jeudi 21 octobre 2010

un village à la con


C'est un petit village charmant, bordé d'un rivière où l'on peut y pêcher la truite à poils ras, et le gardon esperluette sauce chabondelmas, détenteur de la médaille Field pour avoir prouvé par les mathématiques, que les poissons respirent sous l'eau.
C'est un village entouré d'une forêt de forets et mèches à bois, fort prisés par l'industrie du bâtiment, et notamment , les plus prestigieux entrepreneurs et constructeurs de circuits de formule un.
C'est un village doté d'une banque international typique du Nouveau-Mexique, dont on fait exploser le coffre à la dynamite mèche courte.
C'est un village qui comptait près de huit millions d'habitants au début du siècle, et qui maintenant, en héberge à peine une trentaine.
C'est un village qui se meurt.
Alors, pourquoi une telle descente aux enfers? La raison est simple ce Village s'appelle : viveraisenestragonaprèslaroutedeloisylegrandsurleperrondelaportedelamèreducassequichasseauprèsdesonfilleullamauditebellesœurquiestpartieaucouventpoursefairedéfriséealorsquetoutlemondesaitquelapauvreestchauve.
à ne pas confondre avec : viveraisenestragonaprèslaroutedeloisylegrandsurleperrondelaportedelamèreducassequichasseauprèsdesonfilleullamuditebellesœurquiestpartieaucouventpoursefairedéfriséealorsquetoutlemondesaitquelapauvreestchauve.
Un nom difficile à porter. Pourtant, il fut un temps assumé. Lors de la période prospère. Aux prémices de l'industrie, où tout se réglait de main à main, les yeux dans les yeux. Puis la demande s'est faite de plus en plus grande, les frontières ont explosé. Alors, il a fallu communiquer par courrier. C'est à ce moment que les choses ont dégénéré. Car, malgré l'installation d'une Poste flambant neuve, aucun courrier n'est jamais arrivé à viveraisenestragonaprèslaroutedeloisylegrandsurleperrondelaportedelamèreducassequichasseauprèsdesonfilleullamauditebellesœurquiestpartieaucouventpoursefairedéfriséealorsquetoutlemondesaitquelapauvreestchauve.
Alors les factures se perdaient en chemin, puis les rappels, ensuite les avis à tiers détenteurs, puis les mises en demeure, les procès. Mais aussi les lettres d'amour.
Avenirs brisés, entreprises ravagées, village à l'abandon.
Ils auraient très bien pu change de nom, me direz-vous. Mais, une loi ancienne, disposant d'un astérisque menant à une clause écrite en caractère 2 points signale qu'un village ne peut changer de nom qu'après avoir atteint un chiffre d'affaire équivalent aux nombres d'années d'existences du proprement nommé village multiplié par le total d'assurances-vies décernées au cours de l'antépénultième année fiscale en cours, ce qui donne en moyenne huit millions quatre-cent quatre-vingt-seize années révolues.
Ça fait long, vous en conviendrez.
Alors pour redonner un coup de fouet à ce village en perdition, la municipalité a décidé de transformer les boîtes postales, en dévidoirs de papier toilette à installer dans les gares.
Mais, à quoi bon, puisqu à viveraisenestragonaprèslaroutedeloisylegrandsurleperrondelaportedelamèreducassequichasseauprèsdesonfilleullamauditebellesœurquiestpartieaucouventpoursefairedéfriséealorsquetoutlemondesaitquelapauvreestchauve. les trains n'y passent pas.

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