samedi 23 octobre 2010

jour nuit


Harry avait depuis un moment beaucoup de mal à s'endormir devant la télé, perturbé par la lumière parasite des lampadaires de sa rue. Il avait au début pensé casser leurs ampoules. Et c'est ce qu'il fit. Il éclata chacune d'entre elles au lance pierre mais se fit coincer juste avant de détruire la dernière, par ses voisins, alertés par le bruit, bien que Harry, ait pensé à jeter un coussin après chaque cailloux lancé, pour étouffer l'impact. Harry avait été rattrapé par le chien du voisin qui le mordit là où ça fait mal.
Il faisait un soleil radieux et Harry, aujourd'hui, attendait de la visite. On sonna à la porte, et il alla ouvrir. Un vendeur de rideau pénétra chez Harry, s'installa dans son canapé, ouvrit son cartable et déballa son matériel avant même que Harry ait eu le temps de remonter sa braguette qu'il avait négligemment laissée ouverte.
Il s'assit à côté du vendeur et lui expliqua son problème. Le vendeur opina du chef et feuilleta son catalogue. Il s'arrêta à une certaine page qu'il montra à Harry. Ce dernier fit une moue intéressée. Il n'en fallut pas plus au vendeur pour, de suite, mettre en pratique les vertus de l'article de la page du catalogue : les rideaux occultant. Il déplaça la collection de shurikens de Harry pour pouvoir accéder plus facilement à la tringle et il les installa tout en disant à Harry qu'il ne serait pas déçu car aucune lumière le filtre à travers ce type de rideau.
Une fois mis en place, le vendeur demanda à Harry de se placer bien en face de sa fenêtre et de regarder au travers, la beauté d'un splendide soleil d'été. Harry fixa l'extérieur et ses yeux se mirent à picoter devant l'intensité de la lumière. Puis, soudain, le vendeur tira sur les rideaux, et en un instant, tout la maison se retrouva plongée dans une obscurité totale. Un vent de panique souffla dans le salon. Harry entendit un bruit sourd et un râle. Il voulut se déplacer mais se cogna le tibia dans la table basse et, de douleur, releva sa jambe si brusquement que son genoux percuta sa mâchoire inférieure et fit basculer Harry par dessus le canapé pour se fracasser le dos sur la desserte remplie de bouteilles, qui servait de bar. Allongé sur un lit de bouts de verre, Harry essaya de se détendre. Il attendit que ses yeux s'habituent à l'obscurité. Mais cette dernière était si profonde que rien n'y fit. Harry se releva alors, et visualisa le plan de son salon dans sa tête pour repérer la fenêtre. Désorienté, il tâta d'abord les objets des environs pour savoir où il était. Une fois situé, il établit son plan de survie. La fenêtre n'étant qu'en simple vitrage, il n'aurait pas de mal à la briser pour enfin retrouver la lumière. Il prit un pas d'élan et sauta par dessus le canapé, marcha sur la table basse pour se précipiter, épaule en avant sur la fenêtre.
La vitre vola en éclat et Harry retomba sur son gazon, enveloppé dans le rideau occultant. Harry étouffa un instant, ne trouvant pas la sortie. Il s'épuisait, ses forces l'abandonnaient au fur et à mesure de son combat pour s'échapper de l'emprise du rideau. Puis, soudain, un mince rayon de lumière blanche lui redonna espoir. Et dans un dernier geste, il se libéra du perfide morceau de tissu occultant. La lumière du jour l'aveugla violemment. Il resta un moment allongé sur l'herbe, récupérant son souffle, et profitant de cette radieuse journée.
Un peu plus tard, il rentra enfin dans son salon pour dire deux mots à ce vendeur. Il le trouva vautré par terre dans une mare de sang. Harry s'emporta, et le foutu à la porte. Le vendeur s'écroula de tout son poids, face contre gazon. Harry vit alors sa collection complète de shurikens, plantée dans le dos du vendeur. Harry, fulminant, se jeta sur l'indélicat, le ceintura, et cria dans la rue, à qui voulait bien l'entendre : au voleur.

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