mercredi 27 octobre 2010

secret de cinéma


Haendel sortit furieux de la répèt' de sa Sarabande. Ces ploucs du philharmonique étaient incapable de nuancer leurs jeux. Pour se détendre, il grimpa dans son hélico pour sillonner les airs de New-York. Ce qui le relaxait par dessus tout, c'était de tournoyer autour de l'Empire State Building jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'essence dans le réservoir. Il fit donc quelques tours, mais sa tension ne daigna pas redescendre. Non, cette fois, il lui fallait un truc en plus. Il regarda dans le cockpit et vit une pomme, planquée sous le siège passager. Il la ramassa et décida d'aller la planter sur l'antenne de l'Empire State, qui transmet la totalité des stations de diffusion de télévision. Haendel fit trois petit tours pour juger un peu de la façon dont il allait planter sa pomme, puis, prenant son courage à deux mains, il fonça vers l'antenne. À son approche, il ouvrit la porte de l'hélico, se pencha à l'extérieur, la pomme à la main, et la planta de toutes ses forces sur l'antenne. Il reprit sa place à l'intérieur de l'hélico, ferma la porte et se sentit tout de suite mieux.

Un peu plus loin, en bas, Stanley Kubrick regardait un match de soccer. L'équipe qu'il supportait, était en bien mauvaise posture à la mi-temps, ce qui rendait Stanley d'humeur morose. Heureusement, la situation s'arrangea par la suite. Son équipe était revenue à égalité et Stanley sautait sur son canapé. Il en profitait, et il avait raison, car sa femme était partie chez sa mère. Bref, soudain, l'action s'intensifia à l'écran. Son équipe avait possession du ballon, et elle s'approchait dangereusement du camp adverse. Une passe, puis deux autres bien placée, et le buteur majestueux était en position pour tirer. Stanley ne tenait plus en place. L'attaquant frappa alors la balle avec toute la verve qu'on lui concédait puis... plus rien. La télévision n'affichait que de la neige. Stanley hurla et se précipita sur son poste. Il le roua de coup pour faire revenir l'image mais sans succès. Il s'arracha quelques cheveux, et regarda dans toutes les directions, comme fou.
Il sortit sur son balcon pour s'aérer et vit un hélicoptère tournoyer autour de l'antenne de l'Empire State Building. Il se dit, que peut-être il y avait un problème avec l'antenne d'où le souci de réception. Il alla chercher ses jumelles et observa la scène. Là, il vit, à l'intérieur de l'hélicoptère, un homme avec une perruque blanche qui souriait bêtement. Stanley avait déjà vu cette tête à la médiathèque, sur des pochettes de disques. Il voulut voir ce qui faisait sourire l'homme à la perruque, et aperçut alors une pomme plantée au sommet de l'antenne. Stanley devint rouge. Il retira ses lunettes et vit l'hélicoptère se poser près d'un bâtiment luxueux.
Ni une ni deux, Stanley se retrouva devant l'édifice. Il appuya sur la sonnette qui portait le nom de Haendel. Une petite plaquette disait qu'il ne fallait appuyer qu'une fois sur la sonnette, sinon c'est chiant. Stanley appuya une seconde fois.

Haendel, qui venait de se laver les mains au toilettes, reprit la répétition. La sonnette retentit une fois, puis une seconde, mais Haendel n'entendit rien.

Stanley, s'impatientant, défonça la porte d'entrée et se rua dans la salle de répèt'. Il se précipita sur Haendel et lui chiffonna sa perruque en disant que c'était de sa faute si il avait pas vu la fin du match à cause de sa putain de pomme. Haendel était confus. De nature docile et délicate, il réfléchit à une façon de se faire pardonner, sans en venir aux mains. Il calma donc Stanley et discuta un bon moment avec lui pour connaître un peu ses goûts, et lui faire un cadeau sympa. Il l'invita même à dîner le soir.
C'est au cours de ce repas, que Haendel offrit sa célèbre Sarabande à Stanley Kubrick, pour accompagner son célèbre Barry Lyndon, qui pédalait alors dans une semoule électropop tout à fait disgracieuse au pré-montage.

PS : la pomme plantée au sommet de l'Empire State Building devint tout aussi célèbre, puisqu'elle donna le mignon sobriquet de Big Apple à la ville de New-york.

1 commentaire:

  1. Tu nous raconte aussi la rencontre de Patrice Leconte et Pierre Bachelez!!!!!

    Oh oui tu nous racontes, dis!!!

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