mardi 19 octobre 2010

hommage


La neige. Cette surface immaculée de glace cristallisée, que l'on aime regarder tomber de ses hautes strates de l'atmosphère, où la vapeur d'eau se fait cajoler par le phénomène de condensation, avant de retomber en une myriade de petits flocons qui se déposent avec délectation, sur nos allées alors immaculées. La neige, formidable expression de la nature offre des perspectives d'avenir riches. Aujourd'hui, nous allons suivre Salomon Strapontinsky qui exerce un métier tout à fait passionnant, puisqu'il est pourfendeur de première neige. Mais, il me semble, qu'il sera plus à même de vous en parler. Cette émission est une émission enregistrée.

Alors oui bonjour, bon...euh...c'est bien là on entend je... ok. Bon alors oui, je suis pourfendeur de première neige. Alors donc, euh, concrètement ça consiste en quoi, eh bien, bah le mieux, c'est que je vous montre.
Donc, là, on vient de sortir. Il a neigé pour la première fois de l'année, et les gens pour l'instant, n'ont pas le droit de sortir en fait, parce qu'ils attendent que moi, pourfendeur de première neige eh bien, chaussé de mes skis, je fasse la première traînée dans la neige. J'aime à dire que c'est un peu comme à l'inauguration d'un nouvel édifice où les officiels coupent le cordon pour initié la naissance du bâtiment. Oui voilà, c'est un peu ça. Mes skis, c'est les ciseaux, la neige c'est le cordon, oui j'aime bien cette image.
Donc là...Non, surtout vous restez derrière moi...Oui voilà. Donc là, j'ai chaussé mes skis et c'est parti. Il y a un truc qui me plait moi, c'est d'entendre la neige craquer sous mes skis, c'est un plaisir solitaire. Là, ca me fait un peu bizarre parce que j'ai l'impression que vous violez mon intimité.
C'est un métier dans lequel on crée beaucoup de contact. Les gens, souvent sont aux fenêtres et ils m'encouragent. Ils me guettent depuis un bon moment et quand je passe, ils m'offrent un vin chaud ou des biscuits à la cuillère.
Faut savoir quand même qu'il y a un parcours très précis, je vais pas où je veux. Ce parcours est défini au mois de Juillet, suivant les points de côtes et les dénivelés en prenant aussi compte du nombre d'habitants. Alrs en général tout se passe bien mais des fois ça peut coincer. Une fois, il y a... pouah...ça fait...attendez...oui, non,ah! Oui c'était l'année d'avant avant, où je me suis retrouvé nez à nez avec un stade olympique que je pouvais pas contourner. Et là, dans ces cas, bah, c'est le stade complet qu'on est obligé de faire sauter, sinon, les gens sortent pas de chez eux vu que j'ai pas fini mon parcours. C'est comme si que je coupais le cordon qu'à moitié, donc bah l'inauguration n'est pas totale vous voyez. Enfin, il y a pire, des fois c'est... ah bah voilà! tenez, qu'est-ce que je disais. Nous voilà bien. Un centre aquatique à traverser! Bon, je vais voir à l'intérieur vous...me suivez? Bon d'accord, je pense pas que ça gênera toute façon. Alors... Bonjour Madame, Salomon Strapontinsky, pourfendeur de première neige, je souhaiterais parler au directeur. Ah, il n'est pas là...Bon euh... c'est que je dois traverser le centre là. Oui aujourd'hui, oui. Vous avez pas des...ah si, des consignes, voilà. Alors.................. AH! On a de la chance, les skis ne sont pas interdits dans les bassins. Suivez-moi.

Malheureusement, Salomon Strapontinsky ne savait pas nager. Il a été incinéré avec ses skis à la chapelle de son village. Bonne nouvelle cependant car son poste est à pourvoir. Si vous vous sentez capable de supporter une telle responsabilité, postulez à l'adresse qui s'affiche en bas de votre écran.
À très bientôt pour une nouvelle émission de "l'avenir des risques du métier".

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