jeudi 2 décembre 2010

adjectif lune


Screamin' Gérard, punk à cuir clouté, entra dans la navette touristique qui l'emmènerait, accompagné d'une poignée d'autres badauds, faire une promenade dans l'espace. C'était un cadeau de ses propriétaires de boites de strip de parents, qu'il avait d'ailleurs failli froisser en demandant si il pouvait pas y aller en Kawa.
Une fois dans la navette, bien attaché à sa ceinture de sécurité, Screamin' Gérard posa ses tiags sur l'accoudoir de la personne en face, une mère de famille accompagnée d'une insupportable poche à brin de 7 ans qui bavait sur son hublot, et l'essuyait avec ses gants en laine.
Quatre jours, 12 repas, 23 allers-retours aux cabinets, 6 baffes discrètes au gamin qui enlevait les lacets des gens pendant qu'ils dormaient plus tard, la navette se posa sur la Lune, merci chauffeur. Les badauds enfilèrent leurs combinaisons ultra-légères et moulantes. Screamin' Gérard ne manqua pas de reluquer les gonzesses qui descendaient de la navette pendant qu'il briquait ses bottes enfilées par dessus la combi. Il laissa passer du monde devant lui et sortit juste devant la femme et son gosse, qui piétinait d'impatience, pour montrer qui c'est le chef.
Le spectacle qui s'offrit à ses yeux lui fit arrêter de mâcher son chewing-gum. Le guide qui les accompagnait décortiqua la face visible de la Terre avec une tendresse guignolistique. Screamin' Gérard coupa l'interphone qui lui renvoyait les commentaires du guide pour savourer en silence cette vue délicieuse.
Le silence fut vite brisé par l'enfant terrible qui courait dans tous les sens en hurlant qu'il voulait voir la Muraille de Chine. Le guide le chopa au passage, s'abaissa à son niveau, et lui dit avec dévotion, que "non, la Muraille de Chine n'était pas visible depuis la Lune mon chéri, ta maman t'as raconté n'importe quoi". La mère s'empourpra et dit à son gamin, "viens JohnnyBoy on rentre à la maison!" Et elle agrippa son mouflet qui, dans la violence du choc, en perdit un gant qui décolla dans l'espace inaccessible. Tout le monde suivit la trajectoire du gant, qui repartait vers la Terre en prenant de plus en plus de vitesse.

Washington, District de Columbia, USA :
Dans la brainstorming room de la NASA, c'était l'agitation. Au menu aujourd'hui, la présence soudaine d'un astéroïde qui fonçait vers la Terre à une vitesse de 12,8km par seconde.
Deux jours de réflexion plus tard, l'astéroïde avait été identifié. Il s'agissait d'un gant en laine pour un enfant de 7 ans. La menace était donc prise très au sérieux, et les prévisions étaient alarmantes. Si l'astéroïde n'était pas dévié de sa trajectoire d'ici à demain, la Terre subiraient d'importants dégâts, surtout l'état du Wisconsin qui serait déplacé de 842km sur la droite. Il n'y avait plus une seconde à perdre. Des missiles à têtes nucléaires furent envoyés pour détruire l'astéroïde.
Les murs suintaient d'angoisses dans la salle de contrôle de la NASA qui retransmettait sur ses écrans le retour vidéo des missiles. Ces derniers s'approchèrent de l'astéroïde mais soudain, contre toute attente, un des doigts du gant se replia, laissant filer les missiles vers l'inconnu. C'était foutu.
Le gant s'écrasa sur la Terre dans un fracas épouvantable, provoquant une terrible catastrophe.

la Lune, Espace infini :
Une terrible catastrophe en effet puisque l'enfant aimait beaucoup son gant. Et il se mit à pleurer. Ce qui rendit tout le monde triste. Chacun y alla de son réconfort. Mais l'enfant boudeur, envoya les badauds bouler. Et il hurla de chagrin. Screamin' Gérard s'approcha alors du gamin et lui dit que "ça ne servait à rien de se mettre dans cet état. ta mère te l'a pas dit? Dans l'espace personne ne t'entend pleurer." Et il lui allongea une droite qui allait le faire réfléchir pour les 15 prochaines années à venir.
Ensuite, ils retournèrent sur la Terre pour constater les dégâts, prendre quelques photos au passage pour montrer à la famille patriote.

1 commentaire:

  1. oui mais E=mc2....il a beau avoir beaucoup de vitesse, un gant ne pèse pas lourd (m).
    Ceci dit, le Wisconsin, c'est nul

    RépondreSupprimer