jeudi 16 décembre 2010

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Dans la salle secrète de pressage gold d'un laboratoire secret, siégeant dans les tréfonds d'une île enneigée que l'on ne peut trouver sur son GPS même avec une mise à jour, le professeur Krisberth Von Numerick insufflait encore quelques grammes de génie à sa diabolique création. Des bloup-bloups liquoreux circulaient de fioles en fioles dans des tuyaux de verres, changeant trente fois de couleur par seconde, et inondant la pièce d'un stroboscopisme hypnotique. Le professeur, installé sur son ordinateur, transféra les derniers fichiers vers sa création, un cube de composites, recette familiale. Puis il saisit avec précaution l'objet sur lequel il travaillait avec tant d'acharnement, et le plaça au milieu d'une machine d'acier titanesque qui ronronnait et suintait. Un bouton actionné, et la machine se mit en branle, pressant hydrauliquement et avec férocité, le cube diabolique qui semblait couinait sous la force qu'il subissait.
Enfin la machine s'arrêta. D'un nuage de fumée, le professeur retira un disque carré percé en son milieu. Jubilant comme une pompom girl à la mi-temps d'une rencontre sportive, il prit l'ascenseur qui l'emmenait au sommet de la tour secrète de son laboratoire secret, caché dans une île vous savez la suite. Ding, la porte de l'ascenseur s'ouvrit, et Krisberth Von Numerick, aveuglé par la lumière du jour, brandit vers le ciel sa révolution technologique, éclatant d'un rire à gorge déployée qui laissait entrevoir une dentition malmenée par les aléas des plats tout prêt, réchauffés au micro-ondes. Puis, pour appuyer sa diabolique découverte, un orage azazelien éclata. BROUM BROUM ! Le professeur venait d'inventer le KVN, Karré Vidéo Numerick, nouveau format vidéo qui allait permettre de stocker plus de huit billiards de films sur une seule galette, dans toutes les langues et sous-titres possibles, avec les différentes versions, les making-of, les jeux-concours, les commentaires de l'équipe technique, une qualité cinéma, un son qui déboîte. Finit les étalages capitalistes dans les magasins spécialisés. Maintenant, un seul produit trônera fièrement au milieu de l'échoppe : le KVN ! Krisberth Von Numerick ria à nouveau d'un rire à gorge déployée.
Un peu plus loin, dans les profondeurs de la mer intérieure de Seto, un bip strident résonna dans le sous-marin Sony-Alabama. Sur des écrans de contrôle, des technocrates japonais observaient une forte activité technologico-belligérante, dans les tréfonds d'une île que l'on ne peut trouver sur son GPS, même avec une mise à jour. Une étude plus approfondie du problème leur révéla que leur frêle support bluray était mis en danger par un nouveau support vidéo qui allait couler toute l'industrie. Soudain, le sous-marin baigna dans une lumière rougeoyante signifiant qu'il leur fallait agir sans plus attendre. Le Général contacta ses troupes d'usines en Chine qui envoyèrent une pléthore d'avion-cargo qui larguèrent des parachutistes adeptes du kung-fu au dessus de l'île enneigée du professeur Krisberth Von Numerick.
Le professeur, au sommet de sa tour secrète s'arrêta de rire et reprit l'ascenseur pour aller manger. lorsque la porte s'ouvrit à l'étage de la cuisine, il se retrouva nez à nez avec un chinois qui occupa tout son champ visuel. Un silence s'installa. Le professeur fit un pas de côté dans l'espoir de passer mais il vit derrière son obstacle, toute une armée de chinois. Il eut à peine le temps de papillonner des yeux que les deux-cent-trente-quatre chinois se ruèrent dans l'ascenseur, dont la porte se referma, et abattirent leur technique kung-fu pour le neutraliser. Lorsque la porte se rouvrit, tous les chinois s'évaporèrent, laissant le pauvre professeur exhaler son dernier souffle. Avant de partir, un chinois prit des doigts morts et refroidis du professeur, le fameux KVN, et le fourra dans la poche.

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