mercredi 19 janvier 2011

hue!


Tony gerba ses pieds sous la table pour engouffrer le copieux petit-déjeuner que sa mère lui préparait depuis 33 ans. Troupeau de baguettes confiturées, hectolitres de café et jus pressé, barquette d'œufs au plat, de la saucisse rôtie au mètre, du pain pour saucer, et des tonnes de déjections évacuées en fin de repas.
Mais ce matin rien. Tony héla sa mère :
- WWWWWOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !
Il allait lui passer un savon. Le service se dégradait depuis quelques temps. Les portions réduisaient. Sa mère rentrait à pas d'heure, et elle avait changé de taille de vêtement, passant d'un S à un XL en moins de deux.
- Tu veux ? Lui dit sa mère qui était arrivée dans la cuisine en grand-écarts.
Tony pointa la table.
- T'fous d'ma gueule! J'fais comment pour emmagasiner les protéines nécessaires à endurer les dures journées qui sont miennes?
- Va falloir commencer à voler de tes propres ailes, mon chéri, dit-elle en gonflant ses biceps.
Tony jugea l'impertinence de sa mère. Il se leva et constata qu'elle avait rudement grandi. Touchant presque le plafond.
- Tu t'prends pour Shouarzie avec ta gonflette ?
- Je l'ai plié.
- Quoi ! Toi t'as plié Shouarzie ? Pfff... Toi Shouarzie... Comme si qu'il viendrait te voir toi, qui sait pas décapsuler une kro avec son blaire. Ringarde !
Il planta violemment son doigt dans la poitrine de sa mère mais ne réussit qu'à se briser l'index sur un mur de brique.
- Aïe ! Putain t'es un T1000 ou bien ! T'es en ferraille c'est ça ! Putain pour plier Shouarzie c'est sûr ! Attend-toi j'vas te r'programmer la trombine pour que tu me r'fasses mon p'tit déj' comme avant !
Tony prit de l'élan pour sauter sur sa mère et trifouiller sa nuque mais avant qu'il n'ait pu lui toucher ne serait-ce qu'un grain de peau, Tonia, puisque c'était son nom, abattit ses mains, comme deux poêles à frire, sur les tempes de Tony qui s'effondra, exempt d'équilibre. Tandis qu'il se contorsionnait par terre, elle le saisit par la glotte et le plaqua au plafond.
- Ecoutes bien gratte-couilles ou je fais un nœud avec tes nerfs optiques, lui cracha-t-elle en lui massant le cou au point que ses yeux étaient prêt à faire plop.
1, Je suis ta mère alors tu chies dans ton froc quand je te parle,
2, Avec mes copines du club de full-contact-self-défense contre les merdeux on a eu une petite embrouille avec des légionnaires. J'ai réussi à me barrer à temps mais mes buddies, elles sont toutes en taule pour une petite semaine, alors
4, maman n'est pas d'humeur,
5, vu que je peux pas trop montrer ma tronche tu vas aller leur faire un coucou de ma part,
6, tu vas pas y aller les mains vides, tu vas leur ramener des oranges.
- C'est cliché...marmonna dans un râle, Tony, étouffé par la paluche de sa daronne.
- J'ai pas fini, postillonna Tonia en faisant craquer les vertèbres cervicales de Tony,
7, Tu vas presser les oranges là-bas, parce qu'elles raffolent du jus frais, et ensuite tu danseras devant elles pour qu'elles mettent du fric dans ton calbute pour payer une partie de la caution.
- C'est mieux...
- Tu trouves ? Oh, il est mignon. Allez file, tu vas les faire attendre, minauda Tonia, en mettant une taloche monumentale dans les fesses de son rejeton pour lui donner l'impulsion.
- Et prends pas la bagnole, je l'ai plié aussi!

2 commentaires:

  1. " Tonia, puisque c'était son nom, abattit ses mains, comme deux poêles à frire, sur les tempes de Tony qui s'effondra, exempt d'équilibre. "
    Extraordinaire ! ah merci j'avais bien besoin de rigoler ;)

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