mardi 11 janvier 2011

à quoi bon les soldes


Gonzague se réveilla plus tôt que d'habitude ce matin car, il devait aller repérer les vêtements qu'il souhaitait acheter, avant les soldes.
Chez Zaragapousthra, au rayon homme, il remarqua un magnifique pantalon en tweed aux rayures de multiples couleurs. Il fouilla dans le tas du même modèle et constata qu'il n'en restait plus qu'un à sa taille. Le pantalon entre les mains, palpant le tissu comme s'il s'agissait d'une relique, il éprouva un rude moment d'hésitation. Car d'un côté, si il le prenait maintenant, pour sûr, il en serait l'heureux possesseur, mais en contre partie, il le paierait au prix fort. Et de l'autre côté, demain, il serait sûrement à -40% mais aura probablement disparu. Gonzague palpait encore le tissu des ses mains moites quand il pensa à la triste réalité de ses bourses qui étaient un peu sèches. Le plus sage serait d'attendre demain.
Alors il se balada dans le magasin, son pantalon à la main. Au rayon des manteaux de printemps, il guetta autour de lui, plia son pantalon adoré, et le glissa dans la besace d'un mannequin en plastique qui présentait un horrible pardessus de la nouvelle collection.
Le lendemain, Gonzague fendit de bonne heure la foule de Zaragapousthra, pour récupérer son pantalon. Mais arrivé au mannequin, la besace avait disparu. Il intercepta un vendeur qui lui annonça que c'était un produit très demandé et qu'un client hargneux avait ardemment voulut repartir avec le modèle exposé.
Gonzague, paniqué, se mit en quête de la besace. Il refendit la foule, attrapant et fouillant chaque besace qu'il trouvait sur son passage, au risque d'irriter les badauds.
Il ne la retrouva pas. Soudain, il aperçut un grincheux affublé d'une ultime besace qui s'apprêtait à quitter le magasin. Gonzague courut vers lui et le plaqua entre les portiques de sécurité qui se mirent à bipper. Gonzague, triomphant, sortit de la besace, son magnifique pantalon. La direction du magasin arriva sur les lieux, et pour remercier Gonzague de son service rendu à la nation, lui offrit un article de son choix. Il regarda le pantalon, fit semblant d'en palper le tissu.

2 commentaires:

  1. Trop fort ce Gonzague, quel comédien !!!....par contre il a un prénom à chier!!

    signé Mathurin

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  2. "il pensa à la triste réalité de ses bourses qui étaient un peu sèches" joli très joli ;)

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