lundi 31 janvier 2011

secret de grand-mère


La céphalée, connue plus vulgairement sous le nom peu élégant de mal de tête, frappe environ 74,21% des 56,32% des cerveaux utiles de la société moderne française. Parmi ce panel,

2% sont très satisfait de leur mal de tête,
6% sont assez satisfait,
9,12% sont moyennement assez satisfait,
10,54% sont peu satisfait,
12,32% sont assez peu satisfait,
16,69% sont point satisfait,
17,54% sont point point satisfait,

D'après ce sondage, réalisé sous contrôle d'huissier, on peut constater que la majorité des gens ne sont pas contents de leurs céphalées. Alors comment bien réussir son mal de crâne et avoir la tête comme un chou fleur piétiné par une division de panzer, c'est ce que nous allons vous proposer aujourd'hui avec une recette qui nous vient de Marie-Madeleine du Haut-Cogitus, Indre-et-Loire, recette qu'elle tient de sa grand-mère.
Alors, tout d'abord, il vous faut réunir les ingrédients suivants :

- 2 tranches de jambon pas frais,
- un gros élastique,
- un yaourt nature,
- de l'huile d'olive,
- une bourriche d'huître,
- un robinet qui fuit,
- 2 disqueuses.

La première étape consiste à faire quelques légers assouplissement de la nuque en réalisant de violent cercles concentriques. N'hésitez pas à bien jeter votre tête dans les virages.
La deuxième étape consiste à s'asseoir sur une chaise.
En trois, sortez les tranches de jambon fermentée, et appliquez une tranche sur votre profil gauche, une autre sur votre profil droit. C'est froid non? Ne les coupez surtout pas, et laissez les courir le long de votre tempe et de votre joue. Pour maintenir en place votre charcuterie, passez autour de votre crâne le gros élastique. Lâchez-le. Tout tiens? Bien, passons alors à l'étape suivante.
Quatre, décapsulez le yaourt nature. Puis saisissez-le d'une main ferme, et dans un geste précis, claquez-le sur le sommet de votre front. Maintenant, passage délicat. Pendant que le yaourt coule, et avant qu'il n'atteigne vos sourcils, penchez la tête en arrière. Laissez sécher. Pendant ce temps, ouvrez les huîtres. Vous sentez le mal de tête pointer son nez? Non? Attendez, cela ne devrait plus tarder.
Une fois sec, c'est l'étape cinq. Relevez la tête. enfournez les huîtres sans les avaler, avec un filet d'huile d'olive.
Six, tout doucement, placez-vous sous un robinet qui fuit, pour qu'il goutte pile sur le sommet de votre crâne. Posez une disqueuse de chaque côté de votre tête, afin d'obtenir un effet stéréo parfait et branchez-les.
Laissez-vous envahir par le plic-plic du robinet, la symphonie des disqueuses, le goût des huîtres, les croûtes de yaourt, et les tranches de jambons figées, et ainsi vous obtiendrez une céphalée de compétition. Savourez-la.

samedi 29 janvier 2011

la motivation du yéti


Contemplant, la tête dans le pâté, l'intérieur du placard de la cuisine, Rémi Nguettone, constata avec amertume qu'il n'y avait plus de café. Il lâcha la porte du placard pour aller s'effondrer sur une chaise où il pourrait ruminer sur l'absence de son carburant matinal, son choc gustatif, celui qui collait une baffe à ses papilles, de quoi le tenir éveillé jusqu'à l'apéro du soir.
Il appela sa femme qui devait rentrer aujourd'hui de son séminaire sur la fission nucléaire, pour lui demander de ramener un paquet. Il laissa un message sur son répondeur, et raccrocha. Toujours assis, Rémi écarta les rideaux pour ne voir qu'un mur de neige. La soif du grain pointant violemment son nez, il n'eut plus qu'une seule option, aller se le chercher son café.
Il décida de s'habiller en conséquence. Son manteau d'hiver, il le retrouva dans la machine à laver qui venait d'arrêter son programme "lavage intensif pour gros dégueulasses", après cinq jours de turbinage. Il le sortit trempé, avec deux doigts, avant de le lâcher, atterrissant dans un "spouitch" des plus disgracieux. Mais rien ne pouvant briser sa volonté, Rémi, enfila, par dessus sa robe de chambre, qui était déjà enfilée au dessus d'un pyjama pure laine, la magnifique parure en poils de Husky de sa femme, et chaussa par souci esthétique, les boots qui allaient avec. Ainsi vêtu, il ouvrit la porte d'entrée pour découvrir le mur de neige qu'il palpa de ses doigts frêles. Le froid glacial envahit la maison. Prenant son courage à deux mains, et pour la gloire du café, Rémi saisit son zippo et immola par le feu, comme il pouvait le pauvre, la neige qui fondit en larmes à son passage. Il traversa ainsi les trois mètres de neige entassé devant sa maison.
Pour atteindre l'épicerie la plus proche, Rémi brava brouillard et petite tempête. La neige, lourde et compacte s'accumulait sur ses épaules et sa tête, rendant sa progression difficile, et sa démarche cahotante. Il avait beau secouer sa carcasse, la masse blanche restait bien en place, impériale et majestueuse. Qu'importe, Rémi continua.
Plus loin, dans la lunette d'un sniper japonais, spécialiste de la chasse alpine, Rémi. Le japonais prit une profonde respiration, qu'il coupa un temps, juste assez pour presser la détente et faire siffler la balle aux oreilles de Rémi.
Le pauvre bougre ne broncha pas d'un poil quand la première balle perfora la masse de neige qu'il se traînait depuis un moment mais ne demanda pas son reste quand la seconde balle vint ricocher contre la rotule en kevlar de sa jambe droite, et plongea. Pourquoi Rémi avait-il une rotule en kevlar dans jambe droite, on n'en sait rien pour l'instant, et ça ne servirait pas vraiment l'histoire.
Rémi atterrit sur le goudron couvert d'une épaisse couche de vous savez quoi qui amorti sa chute, et rampa pour sa vie. Quand il releva la tête, une balle, qui fendait l'air, arracha une belle lignée de poils sur le manteau de sa femme, sectionnant la poche intérieure. Rémi Poussa une gueulante.
Le sniper japonais découvrant avec effroi qu'il avait fait une bévue, voulut s'excuser en écrivant un message pardon pardon je vous ai confondu avec un monstre des neiges qu'il enfila dans une balle. Il chargea sa cartouche et pointa sa missive du pardon en direction de Rémi.
Rémi, qui n'était pas fou, déguerpit de ce coin malfamé, en pressant le pas sur un pont qui était situé vraiment pas loin. Mais soudain, une balle percuta son épaule droite, et il bascula par dessus la rambarde. Il atterrit dans le salon d'un bateau-mouche qui promenait des nonagénaires. Une troupe de vieux l'aida à se relever et lui proposa une tasse de café pour se requinquer. Ce n'était pas de refus, et le café était foutrement bon. Rémi décida de rester et de finir la petite croisière avec les vieux.
Le soir, c'est les larmes aux yeux que Rémi quitta les seniors à qui il promit d'envoyer une carte postale de sa maison.
De retour chez lui, Rémi retira le manteau et le rangea de telle façon à masquer les quelques éraflures qu'il avait subi. Il découvrit dans son salon, sa femme en train de discuter avec un japonais qui tenait son portefeuille, pas le sien, celui de Rémi, dans les mains. Rémi s'offusqua, et le Japonais lui bondit dessus pour lui rendre son portefeuille en lui mettant une claque sur l'épaule droite, ce qui réveilla une douleur oubliée. Le japonais prit alors les choses en mains et arracha avec les dents la balle qu'il avait lui même tirée. Il l'ouvrit et donna le message à Rémi qui, une fois qu'il l'eut lu, en fut tout ému. Il invita le japonais à manger le soir pour récompenser sa bonté et son humilité.
En les accompagnant dans la salle à manger, la femme de Rémi ramassa son manteau de Husky que le japonais avait fait tombé par mégarde. En le remettant sur sa patère, elle constata qu'il était abîmé. Elle fit part de son mécontentement. Rémi pointa du doigt le fautif japonais qui, pour se faire pardonner, écrivit un message d'excuses qu'il engouffra dans une balle. Dans la lunette de son fusil longue portée, on pouvait apercevoir l'épaule gauche de la femme de Rémi.

jeudi 27 janvier 2011

vilain


Au cours d'un repas dansant organisé dans la salle des fêtes de Cumières-le-Mort-Homme, la famille Saize de Soassantecatre, installée à une tablée de 20 qui discutent du temps qu'il fera demain, démarre les hostilités alcoolisées, en lançant un toast à la mémoire du pied de vigne inconnu, car elle a soif.

- Bon allez! Assez causé de la pisse du bon Dieu parce que la tapette de la météo elle a dit qu'il allait pleuvoir! Qu'on se rince la glotte! Allons-y, levez donc vos verres. Et à lui! lance Romaindindron, le barbu chef de famille. À table, on est hébété devant la violence des mots, mais on lève quand même son verre.

TCHIN TCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLING

- HOp hop hop, on croise pas hein! ironise Mardijeanne, la femme de Romaindindron.
La tablée se poile en trinquant.

TCHIN TCHIN TING TIC TCHIN AHATING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLINGTCHIN TCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING OHOHHHHO TIC TIC TCHIN TING TIC AHAHAHTCHIN TCHIN KICLINGTCHIN TCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLING

Ils sont très nombreux.

TCHIN TCHIN TING TIC TCHIN AHAHTING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLINGTCHIN AHAHATCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLING

On arrive à la fin.

TCHIN TCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLINGTCHIN TCHIN AHAHAH TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TCHIN KICLING

- Ah! attention. T'es sûr qu'on a pas trinqué déjà? Demande Romaindindron à Hugueaugogo, son fils.
- Pffou, je sais plus, on est bien nombreux j'ai pas fait gaffe, bafouille ce dernier.
- T'as pas fais gaffe...dit Romaindindron, irrité. On te demande pas grand chose là. Juste d'être un peu avec nous, et d'avoir un minimum de haute-tension à la table c'est pas...
- On dit de l'attention mon chérie, corrige Mardijeanne.
- Oui bah c'est bon la ramène pas non plus toi parce que...
Romaindindron parcours du regard la table, autour de laquelle, l'ambiance semble s'effriter. Hugueaugogo prend l'initiative.
- On n'a qu'a retrinquer et puis c'est tout.
- Mais non, ça va tout fausser. Trinquer sur une trinque ça annule. Pfff... Bon... On a qu'a trinqué plusieurs fois en vitesse, on compte pas, et puis vaille que vaille.

TNIGTNIGTNIGTNGINTGINGINTGINTGITNGINTGITGINTGINTGINTGINTGINTGINTTNIGTINTGNTGIN

- STOOOOOOOP! Allez, c'est bien mon fils, sourit Romaindindron aux convives de la table, en massacrant discrètement l'oreille de son rejeton. Avec qui j'ai pas encore trinqué! hurle-t-il d'une humeur joyeuse tout en gardant un œil sur deux de tens'.

- Moi!
- Et moi!
- Allons donc, moi aussi!

L'ambiance repart au beau fixe.

TCHIN TCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLINGTCHIN TCHIN TING TIC TCHIN TING TIC TIC TING TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TIC TCHIN TING TIC TCHIN TCHIN KICLING

Mais soudain, et en pleine tournée de claquement de verres, du coin de l'œil, Romaindindron voit Hugueaugogo porter le délicat breuvage à ses lèvres profanes.

- TU POSES CE VERRE MAINTENANT! Sont les paroles soudaines qui déboulent de la bouche de Romaindindron.

Hugueaugogo sursaute, renversant un peu de pinaud blanc sur la nappe en papier. Mais il garde le verre près de sa bouche. Statufié comme s'il avait croisé le regard d'une gorgone, il pose ses yeux délicatement vitreux sur chacun des hôtes de la table.

- Si tu le poses pas, je te gicle de mon testament en rentrant ce soir! T'as compris! T'auras queue de pine! Rien rien rien rien rien rien! On rigolepas avec la trinque! T'auras rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien rien!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

À répéter "rien" comme un damné, Romaindindron fait peur à la table qui le trouve particulièrement audieux, mais aussi il s'assèche.
Alors, inconsciemment, il vide son verre en une micro-fraction de seconde, ce qui fascine et irrite tout le monde. Puis à boire trop vite, Il s'entruche et s'effondre par terre, emportant avec lui la nappe en papier et toute la vaisselle posée dessus.
Les hôtes et sa famille se penchent sur son corps allongé dans la porcelaine cassée. Personne ne semble se presser pour lui porter secours.

- Aaargh, aidez-moi, à boire... je m'étrangle, murmure-t-il dans un râle désespéré.

C'est son fils, qui prend une fois de plus l'initiative en lui versant son pinaud sur la trombine. Il est bientôt suivi par tous les convives qui le noie sous le pinaud blanc. Romaindindron meurt donc, noyé dans le vin alsacien, un bon vin de tous les jours, très peu aromatique, gras au nez, et très nerveux.
Sur ce, un air de tchatchatcha envahit la salle des fêtes. Tout le monde part sur la piste.

mardi 25 janvier 2011

savoir-vivre


Randolph enfila ses palmes toutes neuves achetées chez Décaclon et avança jusqu'au bord de mer. A six heures du matin, la plage était aussi silencieuse qu'un singe contemplant la Joconde.
Randolph s'aspergea d'eau pour s'acclimater à la fraiche température de la mer. Il ajusta ses lunettes de plongée Puis d'une traite il piétina les vagues et s'immergea. A l'aide de ses palmes qui battait une mesure de 230 bpm que ne renierait pas un groupe d'heavy métal guttural, il fendait les eaux en direction de nulle part. Et ce fut là son plus grand problème. Car après trois heures de nage sous-marine à l'aveugle, Randolph se perdit dans l'immensité aquatique. Se remémorant les conseils de Bear Grylls, il continua à palmer quoi qu'il arrive.
Et il prit à nouveau de la vitesse, tranchant au travers de banc de poissons. Soudain, une immense masse obscure lui fit face. Il tenta De s'arrêter en rétro-palmant, mais une de ses palmes s'éjecta et déséquilibra Randolph qui percuta la coque d'acier d'un sous marin nucléaire congolais.
Le choc fut violent, mais le vaisseau en absorba 90%. Randolph, juste sonné, contemplant le sous marin, eut alors la brillante idée de toquer à la porte pour demander à ses messieurs de bien vouloir le ramener chez lui en échange d'un bon café qu'il se ferait un plaisir de leur offrir dans son salon cosy. Ce que les sous mariniers congolais acceptèrent avec grand plaisir.

dimanche 23 janvier 2011

épitaphe


Willy 421, figure de proue des personnalités inconnues, aime tout prévoir à l'avance. Loin d'être à l'article de la mort, il relit l'épitaphe mortuaire que lui a taillé le gérant des pompes funèbres.

Top.
Né d'une mère espionne, qui accoucha en urgence sur la table des opérations des services secrets allemands durant la seconde guerre mondiale, j'attire l'attention des généraux germaniques de par ma beauté phrygienne. S'occupant plus de moi que des intérêts de leur patrie, ils conduiront leur pays à une défaite cuisante. J'ai passé mon enfance à accompagner ma mère dans ses missions et poser des micros dans les chambres ou les bureaux de soupçonnés belligérants. Principalement connu pour avoir inventé le sandwich au pain et le couteau de table tronçonneuse, après l'obtention de mon Bac Gyver, j'ai aussi, avec force humilité, mis fin à la guerre du Viêtnam, en important à Hanoi, pendant mes heures de bureau, un double cheese avec une grande frite et un grand coca, plus la collection complète des films d'Alain Delonlon. En 1986, je disperse et éparpille, à l'aide d'un ventilateur de chambrée, le nuage radioactif Ukrainien, qui en contact avec des strato-cumulo-nimbus et la poussée au réacteur d'un bœing 747, déclenchera une production d'énergie de 10000 MW/s, permettant aux foyers de faire tourner une machine à laver, un sèche linge en regardant la télé, en faisant réchauffer le lait du petit, et en préparant une palette au miel dans le four électrique sans que les plombs sautent. Plus tard, mon acte, qualifié d'héroïque, alors que c'était juste pour dérouler ma rallonge, aboutira à la construction d'éoliennes, dont je touche aujourd'hui quelques maigres royalties. Bercé par l'hébétude de mes con-citoyens, je me retire de la vie politique en 2002, sans y être entré.

je suis... je suis...


- Alors ça vous plaît? demande le directeur.
Mais Willy s'interroge.
- Pourquoi ce suspense à la fin sur mon identité alors qu'elle est donnée au dessus de mon pamphlet. Et puis c'est trop long. Les gens aujourd'hui n'ont plus le temps de s'arrêter pour lire. Si le texte est trop long, ils vont passer leur chemin
- Oui c'est vrai. Je voulais donner un côté paillette à votre sépulture, se défend le dirlo.
- Je comprends votre idée, mais à ce moment là, il faudrait quelque chose de plus incisif... qui me résume avec habileté...
- Mmmmm... "Au héros de la nation"?
- Non. trop tape à l'œil.
- Alors... "à la grande gueule"?
- Trop familier.
- ...
- Voilà ! J'ai trouvé. Mettez juste :

"Willy 421, Chic et sans chichi".

- OH ! Ça, ça me plait!
- C'est pas la votre je vous rappelle.
- Je sais mais quand même, je suis jaloux.

vendredi 21 janvier 2011

pingromètre


Saint-Maurice à rendez-vous avec Saint-Érasme. Il vient de garer sa Rolls Silverghost de 1910 dans la main street mais n'a pas de pièce pour l'horodateur. De peur de se faire enfourriérer son rutilent véhicule, Maurice va demander de la fraîche à Érasme, qui glande dans sons salon.

- Excuse-moi, t'as pas deux pièces?
- bah bonjour.
- T'as pas deux pièces?
- bah bonjour.
- T'as pas deux...
- bah bonjour.
- T'as pas...
- bah bonjour.
- T'as...
- bah bonjour.
- oui bonjour.

Maurice s'en va pour serrer la main d'Érasme, mais ce dernier préfère crisper sa poigne sur l'or qui réside dans sa besace.

- T'aurais pas un peu de monnaie? C'est pour le parcmètre. Il me faut pas grand chose parce qu'on va discuter, quoi, une heure, une heure et demi, donc file moi deux pièces histoire qu'ils m'embarquent pas ma silverghost.
- Tut.
- Pardon?
- Tut.

Maurice reste perplexe devant la syntaxe minimaliste d'Érasme.

- Juste deux pièces ok? Allez, je les prends dans ta besace cousue d'or.

PAF!

- Allons tu touches pas! Je t'ai dit tut! Tut c'est non! Tout le monde sait ça ici.

Maurice balaye du regard l'assistance qui fait non de la tête.

- C'est pas pour m'acheter des clopes, c'est pour ma rutilente!
- Tut!
- Allez, c'est quoi pour toi deux pièces? T'es fringué avec tellement de carats que tu pourrais faire bipper tout un aéroport.
- Tut! J'aime pas l'avion, j'aime pas les voitures, j'aime pas ce qui roule ou qui se déplace!
- T'es chtarbé en fait!

Sur ce, Érasme se crispe encore plus sur son or et fait grincer les pièces, ce qui ne manque pas d'agacer notre ami qui enfile des gants en latex, et porte la main sur sa flamboyante lame.

- Tut! Tu veux faire quoi? Me découper en morceaux comme dans les séries?
- J'ai pas la télé moi, monsieur le friqué.
- Moi non plus. Mais je la regarde aux travers des vitrines des magasins.

Maurice change de sujet car Érasme est parti pour nous jouer les cinq actes de l'Avare.

- Bon! Parlons peu, parlons bien. Deux pièces, je m'esquive, je les claque dans le parcmètre, un souci en moins, je reviens, on bavasse, un apéro et je trace. Tu...

Mais soudain, un bruit venant de l'extérieur attire l'attention de Maurice. Il sort en courant, et aperçoit les feux rouges arrières de sa Rolls s'éloigner, tractés par une dépanneuse de la fourrière. Il dégaine son épée, et la jette dans sa direction. Mais la lame se plante dans la roue de secours de sa Rolls. Maurice revient dans le patio.

- Quelle poisse!

Érasme, impassible et insensible expédie une targette verbale au misérable.

- La prochaine fois tu viendras à pieds. Bon maintenant, que ton problème est réglé, on peut discuter?
- J'veux rentrer chez moi! Tu m'séches les bourses!
- Comme tu veux.
- ...
- ...
- T'aurais pas deux pièces? Pour le bus?

mercredi 19 janvier 2011

hue!


Tony gerba ses pieds sous la table pour engouffrer le copieux petit-déjeuner que sa mère lui préparait depuis 33 ans. Troupeau de baguettes confiturées, hectolitres de café et jus pressé, barquette d'œufs au plat, de la saucisse rôtie au mètre, du pain pour saucer, et des tonnes de déjections évacuées en fin de repas.
Mais ce matin rien. Tony héla sa mère :
- WWWWWOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !
Il allait lui passer un savon. Le service se dégradait depuis quelques temps. Les portions réduisaient. Sa mère rentrait à pas d'heure, et elle avait changé de taille de vêtement, passant d'un S à un XL en moins de deux.
- Tu veux ? Lui dit sa mère qui était arrivée dans la cuisine en grand-écarts.
Tony pointa la table.
- T'fous d'ma gueule! J'fais comment pour emmagasiner les protéines nécessaires à endurer les dures journées qui sont miennes?
- Va falloir commencer à voler de tes propres ailes, mon chéri, dit-elle en gonflant ses biceps.
Tony jugea l'impertinence de sa mère. Il se leva et constata qu'elle avait rudement grandi. Touchant presque le plafond.
- Tu t'prends pour Shouarzie avec ta gonflette ?
- Je l'ai plié.
- Quoi ! Toi t'as plié Shouarzie ? Pfff... Toi Shouarzie... Comme si qu'il viendrait te voir toi, qui sait pas décapsuler une kro avec son blaire. Ringarde !
Il planta violemment son doigt dans la poitrine de sa mère mais ne réussit qu'à se briser l'index sur un mur de brique.
- Aïe ! Putain t'es un T1000 ou bien ! T'es en ferraille c'est ça ! Putain pour plier Shouarzie c'est sûr ! Attend-toi j'vas te r'programmer la trombine pour que tu me r'fasses mon p'tit déj' comme avant !
Tony prit de l'élan pour sauter sur sa mère et trifouiller sa nuque mais avant qu'il n'ait pu lui toucher ne serait-ce qu'un grain de peau, Tonia, puisque c'était son nom, abattit ses mains, comme deux poêles à frire, sur les tempes de Tony qui s'effondra, exempt d'équilibre. Tandis qu'il se contorsionnait par terre, elle le saisit par la glotte et le plaqua au plafond.
- Ecoutes bien gratte-couilles ou je fais un nœud avec tes nerfs optiques, lui cracha-t-elle en lui massant le cou au point que ses yeux étaient prêt à faire plop.
1, Je suis ta mère alors tu chies dans ton froc quand je te parle,
2, Avec mes copines du club de full-contact-self-défense contre les merdeux on a eu une petite embrouille avec des légionnaires. J'ai réussi à me barrer à temps mais mes buddies, elles sont toutes en taule pour une petite semaine, alors
4, maman n'est pas d'humeur,
5, vu que je peux pas trop montrer ma tronche tu vas aller leur faire un coucou de ma part,
6, tu vas pas y aller les mains vides, tu vas leur ramener des oranges.
- C'est cliché...marmonna dans un râle, Tony, étouffé par la paluche de sa daronne.
- J'ai pas fini, postillonna Tonia en faisant craquer les vertèbres cervicales de Tony,
7, Tu vas presser les oranges là-bas, parce qu'elles raffolent du jus frais, et ensuite tu danseras devant elles pour qu'elles mettent du fric dans ton calbute pour payer une partie de la caution.
- C'est mieux...
- Tu trouves ? Oh, il est mignon. Allez file, tu vas les faire attendre, minauda Tonia, en mettant une taloche monumentale dans les fesses de son rejeton pour lui donner l'impulsion.
- Et prends pas la bagnole, je l'ai plié aussi!

lundi 17 janvier 2011

la rançon du success


générique début.

Ce mois-ci nous recevons dans notre émission un inventeur farfelu, fascinant et tout à fait délicieux, qui a beaucoup œuvré pour que les personnes âgées puissent encore, après une dégradation de leur vision, lire des grands romans d'amour et d'aventure, sans tenir le volume à bout de bras, ou la tête dans la reliure. Il revient aujourd'hui avec une toute nouvelle invention qui ravira nos seniors gastronomes. Je veux bien sûr parler de Giroflet Corsoisantedouze. Venez nous rejoindre Girolfet!

clapclapclapclapclapclapclapclapclapclapclap... clap...clap...clap.

- Après avoir inventé les livres à gros caractères, qui ont eu le succès qu'on leur connait, je crois que vous avez fait une forte dépression?
- Oui, c'est vrai, avec ma mamie comme cobaye, je bossais sur le concept depuis une quinzaine d'années, jour et nuit, comme un damné. J'ai tout essayé. Les bouquins format building, les pages rétro-projetées, lectures dans la stratosphère, la pauvre ma mamie je l'ai épuisée, mais elle en redemandait. Et puis un jour, je la vois utiliser une loupe en lisant Gulliver. Et là le déclic. Je lui ai arraché le livre des mains, je me suis enfermé dans mon laboratoire et le lendemain, elle lisait sans sa loupe. Puis la célébrité. Tout a basculé en une journée. Le fric facile, la dope, les putes, les macs, les punks, ma mamie a vu passer tout ce beau monde dans son salon qu'on avait transformé en boîte de nuit, le Lavaboys. Triste passé. Mais j'ai retrouvé la foi.

- Maintenant que l'on voit votre nouvelle création, on se dit que c'est une suite logique. Mais cela n'a pas du être facile. Par quel stratagème en êtes-vous venu aux boîtes de conserves?
- Bah c'est toujours ma mamie, qui m'a sortie de la spirale infernale du Lavaboys. Après ma désintox, je me suis remis à l'observer comme une bête blessée, et c'est là que je me suis aperçu qu'elle avait du mal à lire l'étiquette du ketchupe, parce que ça a commencé avec le ketchupe, mais Heinzzz n'a pas mordu au concept alors pour étendre le champ des possibles, j'ai confronté ma mamie avec une boîte de conserve. Et l'histoire s'est répétée puisqu'elle usait du même schéma comportemental qu'avec les livres.

- Désormais, en magasin nous pouvons donc trouver des boîtes de conserves où tout est écrit en gros. Mais pourquoi avoir opté pour un format de contenant plus grand?
- J'ai fait plusieurs tests pour en arriver à la conclusion que la boîte de taille standard était trop petite pour contenir la somme d'information en gros caractères. Quand j'ai présenté le projet à Los Angeles devant les usiniers, je leur ai demandé de réduire la masse d'information, que ma mamie ne lisait même pas, mais beaucoup de contraintes sanitaires et environnementales entrent en compte. Et finalement, quand ils ont proposé d'agrandir la taille des conserves pour y adapter mon concept qu'ils adoraient, j'ai dit banco.

- Mais ne pensez-vous pas qu'il y a quelque chose de contradictoire? Car certes, vous rendez les conserves plus lisibles mais vous en augmentez la masse. Or les seniors ont du mal à déplacer les objets lourds. Cela nécessite donc l'aide d'une personne tiers, et donc un coût supplémentaire.
- Dans chaque conserve, il y a un bon de réduction pour un stage de culturisme d'un mois.

- Ah ça! C'est pas con! Malheureusement l'émission touche à sa fin, merci d'avoir accepté notre invitation. Qu'allez-vous faire maintenant ?
- Vérifier que ma mamie s'est pas échappée, je crois que j'ai mal fermé le verrou de sa chambre avant de partir. Sans elle, je suis une m...

générique de fin.

samedi 15 janvier 2011

à sec


Suite aux pressions incessantes de sa femme qui avait vu au journal télé les nombreux incendies de foyers, Charles poussa le caddie jusqu'au rayon bricolage de son hypermarché pour acquérir un détecteur de fumée. En traversant les allées, il angoissait face à la difficulté de choisir un modèle parmi un panel énorme, vu le tapage médiatique qui sévissait.
Un seul modèle gisait parmi les allume-barbecues, les campinguegaz, les brûleurs, bombes incendiaires, grenades, et cocktails molotov.
Revenu chez lui, Charles installa le détecteur dans la cuisine sous le regard étincelant de Jeanne, sa femme, qui pour fêter l'occasion, entreprit de faire une tournée de crêpes monumentale avec une poêle de piètre qualité qui enfuma, en quelques instants, toute la pièce, dépourvue de hotte aspirante. Le détecteur émit un son strident. Charles, des torchons enfoncés dans les oreilles et les dents serrées, débrancha l'appareil, le temps que la fumée se dissipe.
Les jours suivants, parce qu'il bippait au moindre pet de fumée imperceptible pour le commun des mortels, le détecteur migra dans toutes les pièces de la maison.
Devant l'intensité du signal sonore qui broyait ses oreilles à répétition, le jour comme la nuit, Charles voulut se débarrasser du détecteur, mais sa femme, effrayée par l'idée que la maison pourrait flamber, désira le garder près d'elle malgré les inconvénients.
Il installa donc l'appareil dans l'endroit où lui et sa femme passaient le moins de temps possible, et où donc le détecteur serait le moins susceptible de sonner, aux toilettes. Un vent de sérénité souffla dans leur demeure.
Trois mois plus tard, le détecteur sonna à nouveau, en pleine nuit. Sans raison apparente. Charles et Jeanne sortirent en trombe de la maison et appelèrent, paniqués, les pompiers qui débarquèrent avec un paquet de piles. Ils enfoncèrent la porte de la maison et pénétrèrent à l'intérieur. Charles et Jeanne attendirent patiemment à l'extérieur. Soudain, l'alarme du détecteur se tue. Les pompiers ressortirent, et expliquèrent à Charles et Jeanne que l'appareil avait juste les batteries à plat. Rien d'autre, ils avaient l'habitude, boulot de con. Charles et Jeanne demandèrent si c'était là, tout ce qu'ils pouvaient faire pour eux. Alors, histoire de dire qu'ils n'étaient pas venus pour rien, ils aspergèrent d'eau toute la baraque.
Charles et Jeanne les remercièrent timidement, et retournèrent se coucher dans leurs draps trempés, mais dans un silence divin.

jeudi 13 janvier 2011

milles excuses


Aline d'Isidore Bois de Sèvre en Noix de Cageout,
fille de Edmond III de Bois de Sèvre, Duc Onlagoie et Suzanne Noix de Cageout, Vicomtesse de Vichicelaistain,

&

le Baron Hugues de Zoumzoumzen du Fon de Massie Troëne,
fils de Gearles Zoumzoumzen, archer de sa majesté, et Sunny Fon de Massie Troëne, Dauphine du concours Lépine,

sont honteux de vous annoncer qu'ils n'ont pas réussit à s'entretuer lors de la nuit de la Saint Sylvestre, étant trop bourré pour ne serait-ce que tenir debout. En effet, en attendant les invités qui tardaient, et tardaient, ils ont pris un apéritif musclé, en vidant toutes les coupes de champagne préparées pour l'occasion. Soit environ quarante par personne.
Toutes les personnes qui sont arrivées sur le tard et ont assisté à ce spectacle désolant, sont invités à venir déposer une gifle sur chaque joue des deux sujets, dans la semaine qui vient, de 10h00 à 12h30 et de 15h30 à 17h30. Vous connaissez le chemin.

mardi 11 janvier 2011

à quoi bon les soldes


Gonzague se réveilla plus tôt que d'habitude ce matin car, il devait aller repérer les vêtements qu'il souhaitait acheter, avant les soldes.
Chez Zaragapousthra, au rayon homme, il remarqua un magnifique pantalon en tweed aux rayures de multiples couleurs. Il fouilla dans le tas du même modèle et constata qu'il n'en restait plus qu'un à sa taille. Le pantalon entre les mains, palpant le tissu comme s'il s'agissait d'une relique, il éprouva un rude moment d'hésitation. Car d'un côté, si il le prenait maintenant, pour sûr, il en serait l'heureux possesseur, mais en contre partie, il le paierait au prix fort. Et de l'autre côté, demain, il serait sûrement à -40% mais aura probablement disparu. Gonzague palpait encore le tissu des ses mains moites quand il pensa à la triste réalité de ses bourses qui étaient un peu sèches. Le plus sage serait d'attendre demain.
Alors il se balada dans le magasin, son pantalon à la main. Au rayon des manteaux de printemps, il guetta autour de lui, plia son pantalon adoré, et le glissa dans la besace d'un mannequin en plastique qui présentait un horrible pardessus de la nouvelle collection.
Le lendemain, Gonzague fendit de bonne heure la foule de Zaragapousthra, pour récupérer son pantalon. Mais arrivé au mannequin, la besace avait disparu. Il intercepta un vendeur qui lui annonça que c'était un produit très demandé et qu'un client hargneux avait ardemment voulut repartir avec le modèle exposé.
Gonzague, paniqué, se mit en quête de la besace. Il refendit la foule, attrapant et fouillant chaque besace qu'il trouvait sur son passage, au risque d'irriter les badauds.
Il ne la retrouva pas. Soudain, il aperçut un grincheux affublé d'une ultime besace qui s'apprêtait à quitter le magasin. Gonzague courut vers lui et le plaqua entre les portiques de sécurité qui se mirent à bipper. Gonzague, triomphant, sortit de la besace, son magnifique pantalon. La direction du magasin arriva sur les lieux, et pour remercier Gonzague de son service rendu à la nation, lui offrit un article de son choix. Il regarda le pantalon, fit semblant d'en palper le tissu.

dimanche 9 janvier 2011

réflexion philœufsophique


Il y a très très longtemps, à l'aube de la crise d'identité, et des schémas existentiels du : d'où vient-on, pour aller où, dans quel but, et qui c'est qui va payer pour tout ce tintouin, qui engendrèrent la création de la carte michelin, du guide du routard, puis plus tard, du GPS, bref, donc, à l'aube de tout ça, une question, simple, plutôt bête à prononcer et stupide à écouter, voire à entendre pour les moins attentifs, fut énonçait par un intellectuel en toge lors d'une A.G.

Qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier?

Ce qui ne devait être qu'une blague pour l'intellectuel en toge, se révéla être un terrible fléau qui captiva les esprits les plus prolifiques de la période. Certains, en désaccord sur la réponse, mirent les points sur les i avec forces conflits. Ce qui amena à confirmer que cette idiote interrogation, fut à l'origine des heures les plus sombres dans lesquelles le monde civilisé ait pu plonger.
Aujourd'hui encore sans réponse, malgré les avancées scientifiques, cette question c'est vu décernée la médaille du démérite, pour inutilité rendue aux esprits de la nation.
Récemment, un article paru dans la prestigieuse revue scientifique Genes, Brain and Behavior propulse un baril d'huile sur le feu, puisque la vraie question ne serait pas,

qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier ?

mais plutôt,

qui de la boîte de 6 ou de la boîte de 12 a été bippé et donc vendue à la caisse d'un supermarché la première?

Les boîtes de 10 et 30 œufs ne sont pas prises en compte étant considérées comme "bâtardes" et issues d'une industrie qui ne pense qu'à l'argent.
Cette nouvelle interrogation coule sous le sens, puisque dès que la réponse sera tombée, l'on pourra déterminer, grâce au carbone 14 et au pastis 51, qui a acheté cette boîte et ce qu'il en a fait, ce qui conduira à mettre une réponse devant cette question qui brise la vie de milliers de penseurs à travers le monde, depuis des millénaires.

samedi 1 janvier 2011

colonie

La famille Starouarze, composée principalement de deux humains d'âge adulte, Hervé et Julianette, arrive juste à l'heure après être parti en retard, pour voir partir leur enfant, un humain de huit unités d'année chargé d'un sac à dos d'une pesée de 15 kg, à bord d'un vol interstellaire révolutionnaire qui servira à l'emmener en colonie de vacances pour sauver l'humanité d'une triste fin. Dans le hall de gare, ils patientent.

Hervé s'énerve.
- Bon qu'est-ce qu'il fout ce vaisseau.
- Mais calme-toi, il va pas tarder, lui dit Julianette.
Mais soudain, une éruption sonore se dégage d'une pleine rangée de haut-parleurs :

Tumdumdim...Mesdames messieurs, le vaisseau Voyager n.475921-a, mettant 350000 ans à rejoindre sa destination : Glièse 581 c, exoplanète située a 190 000 000 000 000 km, horaire initialement prévu à 15h29, est annoncé avec un retard d'environ une heure. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée.

L'annonce réveille l'esprit casse-burette du petit.
- Mouuuuuuuuuin!
- Ah non il va pas s'y mettre! S'enpourpre Hervé.
Julianette calme le jeu.
- Mais laisse-le un peu. Qu'est ce qu'il y a mon poussin? C'est le fait de quitter tes parents pendant 350000 ans qui te chagrine ?
- J'aime pas attendre!
- Non mais quel ingrat. Je te l'avais dit, il en a rien à foutre de nous, commente Hervé.
- Allons tu racontes des bêtises. Dis-moi mon poussin que t'es triste de quitter maman?
- Je m'en fous! Je veux partir! Je veux partir! Je veux partir!
- Oh c'est bon! Toute façon tu la verras même pas Glièse! Tu seras mort avant d'arriver, dit Hervé
- Oh t'es méchant, s'offusque sa femme avant d'avoir le bec cloué, tout comme le petit con pourri gâté, ce qui fait des vacances à Hervé.